lundi 22 juin 2009

Flânerie à la Ferté-Milon.

Localisation des sites présentés à la Ferté-Milon.

La Ferté-Milon est une petite ville qui se trouve entre Soissons et Meaux, au sud de Villers-Côtterets. On est dans la région historique du Valois, à la limite de la région parisienne et de la Picardie, dans la vallée de l'Ourcq.

L'impressionnant château de Louis d'Orléans.

La Ferté-Milon est surtout réputé pour ce grand château qui ne fut jamais achevé.
La façade est monumentale : 200 mètres de long et 38 mètres de haut.
Ce château a été construit par Louis d'Orléans. Il s'agit du fils du roi Charles V. Son père l'a nommé en 1375 duc du Valois. A partir de là, Louis fortifie son domaine. Il construit le château de Pierrefonds et celui-ci.
Les travaux sont stoppés après l'assassinat de Louis par les hommes de Jean sans Peur, le duc de Bourgogne en 1407.

Le chantier ne reprendra jamais. Pendant les guerres de religion, les ligueurs viennent s'installer ici. Henri IV assiège la ville. Après sa victoire, pour s'éviter des ennuis ultérieurs, il confie au capitaine La Ruine (ça s'invente pas), le démantèlement d'une partie du château, lui donnant son aspect d'aujourd'hui.

Détail de la façade du château : le couronnement de la Vierge.

Au dessus de la grande porte centrale un bas-relief du XVe siècle représente le couronnement de la Vierge Marie. On y voit le Christ assis, la Vierge agenouillée, entourée d'anges.
En dessous, trois anges soutiennent les armoiries de Louis d'Orléans.

Les "derrières" du chantier abandonné.

L'église Saint Nicolas.

Cette église, Saint Nicolas de la Chaussée, a été construite entre 1460 et 1491. Elle est de style Renaissance.
L'intérieur est assez intéressant.

Graffiti dans l'église.

Décidément, dans l'Aisne, on la trouve vraiment partout la Première Guerre mondiale. Ici, une très intéressante inscription au crayon adressée vraisemblablement aux soldats français. Village situé au bord d'une ligne ferroviaire et non loin du front, la Ferté-Milon a dû en voir passer des soldats montant au front, pas toujours très respectueux ni sobre. Dans le même registre, on peut voir au musée Racine un portrait du tragédien restauré après avoir reçu quelques échancrures à la baïonnette...

Le dragon tué par saint Michel.

On peut aussi voir deux belles statues en bois de Saint Michel et de Sainte Claire. La Ferté-Milon se trouve près de la forêt de Retz d'où sans doute, la tête lupine du dragon terrassé.

Le "diable rouge" de l'église Saint Nicolas.

L'église Saint Nicolas possède des vitraux sublimes et très intéressants du XVIe siècle (notamment deux verrières très impressionnantes sur l'Apocalypse dont les dessins sont sans doute de Dürer). Ces vitraux doivent leur survie au sacristain Dubois qui les a recouvert de chaux pendant la Révolution et au chanoine Devigne qui les a fait démonter avant les bombardements de juin 1918. Une seule baie fut perdue.
La photo ci-dessus est un détail du vitrail portant sur le Jugement dernier. Une anecdote y est attachée. Paraît qu'en 1654, Louis XIV, en route pour Reims visita cette église. Un seigneur, observant ce grand diable rouge fit un rapprochement peu flatteur avec le cardinal de Mazarin. Louis XIV appréciant la pique, Mazarin y gagna son surnom de "diable rouge".

La star locale "Jean Racine".

Jean Racine est né à la Ferté-Milon le 22 décembre 1639. Du coup, on trouve deux statues de lui, son buste sur la mairie... en ce moment, il y a même un festival "tragédie-aisne" qui lui est dédié.
J'ai été visiter sa maison... enfin le musée "Jean Racine". Bof. Sans plus. En tout cas, ça ne m'a pas vraiment donné envie de me lire une petite tragédie "classique".
A priori, il a passé dans le coin les dix premières années de sa vie avant de migrer vers Port Royal et de se frotter aux jansénistes.


La statue de Jean Racine enfant, devant l'église Notre-Dame.

Non sans une certaine logique, on trouve une statue de lui, enfant, un livre à la main. Cette statue se trouve à côté de l'église Notre-Dame (nef du XIIIe siècle, choeur de la Renaissance, qui aurait été dessinée par Philibert Delorme sur commande de Catherine de Médicis).
Pour la petite histoire, en 1647 Jean de la Fontaine (26 ans) y a épousé Marie Héricart (14 ans). qui est par ailleurs la cousine de Jean Racine. Et oui, le monde est petit. Sans certitude, on fait de Racine un des spectateurs des noces.

Autre intérêt de la Ferté-Milon : le canal de l'Ourcq.

La roue à aubes et le canal.

L'Ourcq prend sa source au sud de Fère-en-Tardenois. Elle coule vers l'ouest, puis le sud et se jetait dans la Marne. Elle a été canalisée définitivement au cours du XIXe siècle (1802-1822) depuis Silly-la-Poterie et Port-aux-Perches (à quelques kilomètres en amont de la Ferté-Milon) et s'écoule maintenant jusqu'à Paris (bassin de la Villette) où elle rejoint le canal de Saint Denis et celui de Saint Martin.
Ce canal fait a peu près 100 km de long et appartient toujours à la ville de Paris. Outre le transport de marchandises l'un des objectifs de ce canal était d'amener de l'eau potable à Paris.


L'écluse de la Ferté-Milon en pleine action.
Cherchez les différences....

Selon Wikipédia, la navigation "commerciale" a cessée en 1962 et la navigation "touristique" y a débuté en 1983. Elle n'y est possible qu'entre Port-aux-Perches et Mareuil sur Ourcq.
L'écluse de la Ferté-Milon permet de franchir un dénivelé d'a peu près 1.50 mètre...

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