Un tour d'Oeuilly-sur-Aisne.

L'itinéraire suivi.

Oeuilly-sur-Aisne se situe à une quarantaine de kilomètres de Soissons, vers l'est, en remontant la vallée de l'Aisne. On est donc au sud du secteur du Chemin des Dames. De fait, ce parcours permet de voir quelques vestiges de la Première Guerre mondiale (cimetière français d'Oeuilly, la Chaouïa, tombes anglaises dans le cimetière de Pargnan). On peut aussi profiter des vues sur la vallée de l'Aisne, de la flore (orchidées) et du côté "typique" du village de Pargnan.

Une jolie fleur pour commencer.

Ce petit tour réalisé il y a quinze jours se déroulait sous une météo un peu grisâtre (l'orage a vaguement menacé) dans les bonnes odeurs du printemps. Beaucoup de fleurs sur les bas-côtés (aubépines...). De mon point de vue, c'est la saison où la campagne picarde est la plus belle.

Plaque d'un soldat mort enterré à Oeuilly-sur-Aisne.

A Oeuilly comme dans d'autres nécropoles militaires françaises on se rend compte que les cimetières français ne sont pas forcément les mieux protégés contre l'usure du temps. Cette plaque tombée, cassée et parcellaire en est le reflet.

A priori, en cherchant sur le site du Chemin des Dames, il s'agit de la plaque de Charles Alfred Laval, né à Méziré (Territoire de Belfort) le 11 juin 1897, mort à Cuissy-et-Geny (pas loin d'Oeuilly) le 13 juin 1917 à 20 ans et deux jours, des suites de ses blessures.
Cet info vient du site internet "mémorial virtuel du Chemin des Dames".

La nécropole nationale d'Oeuilly et la vallée de l'Aisne.

A Oeuilly on se trouve sur le rebord sud du Chemin des Dames, ce n'est donc pas une surprise d'y trouver un cimetière militaire français. Sa situation est plus surprenante : il est situé sur le rebord du plateau, loin du village, en pleine campagne (a vrai dire, il n'y a même pas une route goudronnée pour y arriver, juste une toute petite route se transformant en un chemin). Du coup, c'est loin d'être un 'haut lieu de la mémoire" du Chemin des Dames...

1159 soldats français sont quand même enterrés ici.

Je crois qu'à l'occasion des commémorations récentes il a été pas mal rénové. Je pense qu'un gros travail paysager a été fait (plantations...). Pour les croix et les plaques... va falloir investir : le béton de pas mal de croix a éclaté et elles ne tiennent qu'avec la ferraille.

L'obélisque est à la fois une évocation du triste sort de Joseph Villebelet, originaire de Bourges mort ici à 21 ans, et un monument collectif pour le 163e RI.

Une orchidée axonaise.

En s'aventurant un peu dans les bois qui dominent Oeuilly on peut voir plusieurs spécimens d'orchidées, dont celle-ci. Ce qui m'a surpris c'est de les trouver surtout en sous-bois et pas sur les talus ou les "pelouses calcicoles" (rebords du plateau laissé "sauvage" car trop pentu), mais bon, pour ce que j'en sais, hein.

La vallée de l'Aisne.

Sur cette photographie de paysage on peut voir la vallée de l'Aisne. On regarde ici vers le sud-est. La photographie est quasiment prise depuis le rebord du plateau. On voit donc au premier plan le rebord de celui-ci, puis le village d'Oeuilly, le thalweg et le versant du "plateau rive sud". La vallée de l'Aisne est plus large et plus "plate" que celle de la Marne. Elle est aussi nettement moins peuplée que la vallée de la Marne (du moins pour son cours axonais).

L'entrée de la Chaouïa.

Cette creute qui se trouve au dessus d'Oeuilly porte le nom de "Chaouïa" tout simplement parce qu'elle a été utilisée pendant toute la Première Guerre mondiale par les troupes françaises et notamment par des soldats originaires du Maroc. Le nom est resté (il est indiqué par la carte IGN notamment). C'est l'une des "creutes célèbres" du Chemin des Dames, avec la caverne du dragon, le Panthéon, les creutes de Maison Rouge.... Des poteaux visent à empêcher l'entrée de véhicules à l'intérieur. L'inscription "chaouïa" semble avoir pris un coup de vieux.

Creute à Pargnan.

Pargnan est un village-rue collé au rebord du plateau calcaire. La plupart des maisons sont placées perpendiculairement à la "falaise" percée de creutes. Ici, on peut voir une creute dont l'entrée a été soignée. A priori, la plupart servent de garages. Je ne sais pas si certaines des maisons disposent de pièces à vivre "troglodytes".

Tombes de soldats anglais dans le cimetière de Pargnan.

La petite église de Pargnan est entourée du cimetière du village. On peut y voir quelques tombes de soldats anglais morts en octobre 1914 (quand les Allemands avançaient très vite vers Paris)
L'église n'est pas très jolie de mon point de vue. Les tombes anglaises, sont impeccablement entretenues, pas comme la plupart des sépultures locales.

L'église d'Oeuilly-sur-Aisne.

L'église d'Oeuilly est un curieux assemblage auquel il manque des morceaux. De ce côté, un bout du "choeur". De l'autre, c'est tout le bas-côté qui n'a pas été reconstruit.